Pour l’artiste que je suis, derrière la philosophie c’est toujours un philosophe qui se cache, et moi, je réduis la philosophie au philosophe.
Parce que, si les philosophes désincarnent l’art, qu’il me soit permis d’incarner à mon tour la philosophie !
Et laissez-moi encore vous dire pour la mille et unième fois ce qui est évident depuis des siècles : que le philosophe sera toujours ridicule !
Et bête ! mais d’un bête ! Car enfin, la bêtise n’est rien d’autre que la sœur jumelle de l’intelligence et s’épanouit en florissant non pas sur le terreau vierge de l’ignorance, mais bien sur la glèbe féconde arrosée de la septième sueur des penseurs et des sages…
Clément était si bien. Quelle vie ! Quelle journée ! Quel beau temps ! La journée de plus en plus belle. Il était si bien. Il n’était pas hanté par l’expression.
Nul biographe n’attrapera jamais ces souvenirs flous de coins de rues, de départs d’escaliers, d’ondes de chaleur sur une plage qui constituent pourtant le fond mouvant de notre mémoire ; cette essence sensible de la vie reste inaccessible au biographe, si informé et documenté soit-il, en sorte que tout homme se reconnaîtra davantage en lisant Proust que dans le récit circonstancié de sa propre existence.