auteur : Jean-Pierre Georges
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abri

Le poisson rouge, à l’abri de deux fléaux majeurs : l’ennui et la rage de l’expression.

Jean-Pierre Georges, L’éphémère dure toujours, Tarabuste, p. 100.

David Farreny, 22 mai 2010
acculé

Ira-t-il jusqu’à rogner

sur ses projets ?

Il ne fait plus rien

de peur d’être distrait

de peur de louper la vie

Et ce n’est qu’acculé par les heures

se liguant puissamment contre lui

qu’il jette

son petit nuage d’encre.

Jean-Pierre Georges, Où être bien, Le Dé bleu, p. 60.

David Farreny, 1er mai 2015
alors

Je me tiens toujours à l’orée

des tournants définitifs

je suis insoucieux du large

et des étoiles des séismes et des holocaustes

j’affronte mon corps en combat singulier

pour des questions de préséance

je ne touche pas aux longues chevelures

je dis « je » pour faire l’Homme

je suis informe alors comme tout le monde

je m’habille.

Jean-Pierre Georges, Où être bien, Le Dé bleu, p. 90.

David Farreny, 11 juin 2008
apéritifs

Prévenez-moi si la vie commence

je ne voudrais pas rater ça

les heures deviennent longues

entre les apéritifs

Jean-Pierre Georges, Je m’ennuie sur terre, Le Dé bleu, p. 66.

David Farreny, 20 mars 2002
atteindre

Ce que j’appelle réalité, c’est ce que je peux atteindre avec le fusil à bouchon de mon esprit.

Jean-Pierre Georges, Jamais mieux, Tarabuste, p. 107.

David Farreny, 22 juin 2024
attente

Seul le chien porte l’attente au niveau de la mystique.

Jean-Pierre Georges, L’éphémère dure toujours, Tarabuste, p. 63.

David Farreny, 27 juin 2010
attention

Mon manque d’attention aux autres me condamne à ne demander ni attendre rien. Condamnation bien douce, car les échanges de services m’ont toujours répugné.

Jean-Pierre Georges, Jamais mieux, Tarabuste, p. 9.

David Farreny, 11 juin 2024
aversions

Météo mentale du jour : régime d’aversions.

Jean-Pierre Georges, Jamais mieux, Tarabuste, p. 83.

David Farreny, 22 juin 2024
branle

Il est toujours très difficile de se couper de tout. Ne fût-ce qu’un lundi matin, quand toutes et tous, après un café trop fort avalé debout, ayant passé sous le joug une tête bouffie, se sont rués sur manettes et boutons pour que reprenne sans faute le branle absurde.

Le monde non utilitaire en reste comme hébété. Secoué de vrombissements sourds, il fait de la présence ; il dérangerait presque, sa mauvaise conscience est certaine. J’ai pour ma part « en charge » quelques toits de bâtiments publics, un énorme tilleul, et une petite portion de la rive droite du canal du Berry.

Bien sûr ce n’est pas une profession, ni même une activité. Mais je les assure d’une bienveillance, d’une humaine connivence. Deux hectomètres plus loin, quelqu’un d’autre prend le relais. Sans doute une vieille sur une chaise dépaillée, ou bien quelque grand fils trentenaire qu’on dit déficient intellectuel léger.

Jean-Pierre Georges, « En charge », Trois peupliers d’Italie, Tarabuste, p. 20.

David Farreny, 31 mars 2008
Brest

Même s’il me fallait réaliser le projet insensé de visiter quelque endroit lointain, même si la démangeaison de partir devenait à ce point irréfrénable que j’en sois à regarder s’éloigner les vaches par la vitre d’un train… Une destination me resterait onirique, à jamais imaginaire, un mirage géographique : Brest !

Jean-Pierre Georges, Jamais mieux, Tarabuste, p. 43.

David Farreny, 11 juin 2024
canapé

Quand la nuit fait rage. Fixe la plus proche, la plus scintillante — celle dont tu ignores le nom, parce que tu ignores beaucoup — enfonce de plus en plus fort ta vie dans un canapé à proximité d’une étoile.

Jean-Pierre Georges, Car né, La Bartavelle, p. 72.

David Farreny, 5 juil. 2009
cerveau

Toujours se dire, ce jour est mon dernier jour, cette heure est ma dernière heure, ce repas n’aura pas de suite, cette tumescence est ultime, cet ennui mortel ne reviendra pas, ce cerveau est sur le point d’être définitivement soulagé.

Jean-Pierre Georges, Jamais mieux, Tarabuste, p. 32.

David Farreny, 11 juin 2024
cerveau

Cerveau : une conscience claire dans un bain de sang.

Jean-Pierre Georges, Jamais mieux, Tarabuste, p. 145.

David Farreny, 22 juin 2024
champion

Champion

de la

détestation

en tout genre

briseur de vie

dont

la mienne

réducteur

de tout ce

qui n’est pas

à ma taille

bulle

ne remontant

définitivement plus

à la

surface

Jean-Pierre Georges, Passez nuages, Multiples, p. 37.

Élisabeth Mazeron, 19 nov. 2009
cible

Fini de rire

le temps ne nous ratera pas

la cible

est bien trop grosse

Le givre a pris place

sous le ciel étoilé

il a tout cadenassé

l’air gît pétrifié dans les poumons

l’homme en pyjama appelle

vainement dans la nuit

une bête domestique

Jean-Pierre Georges, Je m’ennuie sur terre, Le Dé bleu, p. 56.

Élisabeth Mazeron, 23 juin 2006

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