tête

Napoléon, dans sa conviction que le bien n’était pas ce qui était bien mais ce qui lui passait par la tête, écrivit à Koutouzov les premiers mots qui lui étaient venus à l’esprit et qui n’avaient aucun sens.

Léon Tolstoï, La guerre et la paix (2), Hazan, p. 451.

Guillaume Colnot, 28 mars 2002
conversation

Victime d’une conversation il doit s’aliter.

Jean-Pierre Georges, Le moi chronique, Les Carnets du Dessert de Lune, p. 32.

David Farreny, 19 nov. 2006
palais

Et la résolution de me taire durant le reste du trajet ; seul comme un petit chat dans une lessiveuse au couvercle fermé. Mais elle me délivra elle-même, lorsque son regard tomba par hasard sur la fenêtre : « Un vrai palais de fées ! ». À cette heure, cinq heures et demie du matin, la fabrique était déjà entièrement illuminée, sa façade scrutait la nuit d’hiver avec une centaine d’yeux, et je me demandais – me demandais : fallait être prudent ! – ce qui pouvait bien se passer dans une tête qui à la vue d’une fabrique de textiles laisse échapper l’expression “Palais de fées”.

Arno Schmidt, « Nuit roulante », Histoires, Tristram, p. 147.

Cécile Carret, 2 déc. 2009
coi

Ce n’est pas que j’aie désiré outrepasser la taille et le poids, les limites, l’âge qui nous sont départis à chaque instant, surtout au début, quand ils nous enveloppent, nous pressent doucement, le temps surtout, la sphère transparente, irisée de l’éternel présent. Je n’ai rien tant souhaité que de me tenir coi dans mon petit volume, que rester sans bouger dans l’heure immobile qu’il commence par être avant qu’elle ne s’émeuve, glisse, fuie et nous emporte vers les rapides de la durée. Mais si loin que je remonte, que je nous voie, en tiers, pour autant qu’il y a moyen de s’éloigner, de s’asseoir à l’écart, de regarder, de juger quand on était le second d’un tiers qui fut d’emblée le premier, je ne pouvais déjà plus.

Pierre Bergounioux, L’orphelin, Gallimard, p. 25.

Élisabeth Mazeron, 1er juin 2010
silence

Ils bavardent un moment, mais le silence s’installe car ils ne trouvent plus rien à dire. Malgré son envie de caler ses pieds sur le tableau de bord pendant qu’elle conduit, Guthrie les garde sur le plancher et fume des cigarettes, baisse la vitre, en espérant que la brise dissipera sa nervosité. Puis le silence change comme il le fait quelquefois, et ils sont très bien sans parler. Ils regardent juste les panneaux et les hautes tiges de maïs qui oscillent de chaque côté de la route, l’éclat du soleil blanc sur le capot.

Claire Keegan, L’Antarctique, Sabine Wespieser, p. 104.

Cécile Carret, 23 déc. 2010
quand

On n’a qu’une vie, j’ai bien compris, mais elle commence quand ?

Éric Chevillard, « samedi 13 septembre 2014 », L’autofictif. 🔗

Cécile Carret, 13 sept. 2014
frais

Pour manger frais ton pain rassis, fais un petit effort de mémoire.

Éric Chevillard, « mercredi 17 décembre 2014 », L’autofictif. 🔗

David Farreny, 17 déc. 2014

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