volcan

Ma chambre donne sur un volcan.

La fenêtre de ma chambre donne sur un volcan.

Enfin un volcan.

Je suis à deux pas d’un volcan.

Il y avait dans notre propriété un volcan.

Volcan, volcan, volcan.

Henri Michaux, « Ecuador », Œuvres complètes (1), Gallimard, p. 161.

David Farreny, 24 mars 2002
autres

On dit que la jeunesse est l’âge de l’espoir, justement parce que, quand on est jeune, on espère confusément quelque chose des autres comme de soi-même — on ne sait pas encore que les autres sont précisément les autres.

Cesare Pavese, Le métier de vivre, Gallimard, p. 168.

David Farreny, 24 mai 2003
charme

Il tournait toute la journée dans l’hôtel, montait et descendait sans but, tentait d’accoster Charlotte, passait du temps à se cacher de Gilbert et de la mère. Il saluait cérémonieusement les clients qu’il croisait ainsi qu’ils le faisaient eux-mêmes, pour la plupart représentants de commerce. La pluie et le froid le dissuadaient de sortir. Et il répétait avec Charlotte les propos les plus insignifiants, sans déplaisir, s’adaptant au déroulement simple de ses pensées et pressant ici ou là un morceau de sa chair, d’un geste amical. Rien ne remplissait la tranquille existence de Charlotte que les travaux domestiques, la lecture de ses revues, le service fourni au président Alfred, d’ailleurs exigeant et capricieux. Qu’avait-elle besoin d’autre chose ? Indifférente à son aspect, elle s’habillait toujours des mêmes vêtements peu seyants.

Elle charme en moi ce que j’ai de moins bon, songeait Herman, de veule et de paresseux. Les heures s’écoulent privées d’énergie et de réflexion, et tout est égal, les petites infamies ou les bons mouvements. Quel repos, oui, que cette vie-là ! Quel repos que le village !

Marie NDiaye, Un temps de saison, Minuit, pp. 85-86.

David Farreny, 18 déc. 2005
œilleton

Éveillé en sursaut, Papantoniou s’assit dans le lit, réalisa, plongea sur le parquet, amorça une pompe, rampa, poings fermés, vers l’entrée, sous la table, sous une chaise, le bassin coinça, marche arrière, atteignit la porte, se releva en catimini.

L’œilleton tordit deux hommes plantés. L’énorme index de l’un passa devant le judas. Instantanément, la sonnette feula.

Alain Sevestre, Les tristes, Gallimard, p. 55.

Cécile Carret, 9 déc. 2009
écho

Aujourd’hui, je n’ose même pas me faire de reproches. Criés à l’intérieur de ce jour vide, leur écho vous soulèverait le cœur.

Franz Kafka, « Journaux », Œuvres complètes (3), Gallimard, p. 15.

David Farreny, 7 oct. 2012
moi

Tu me photographies, moi, ou n’importe qui d’autre, comment savoir ?

Tu me photographies – c’est mal me connaître.

Éric Chevillard, Le désordre azerty, Minuit, p. 72.

Cécile Carret, 11 fév. 2014
hystérique

Ainsi, la vie de quelqu’un dont l’existence a précédé d’un peu la nôtre tient enclose dans sa particularité la tension même de l’Histoire, son partage. L’Histoire est hystérique : elle ne se constitue que si on la regarde — et pour la regarder, il faut en être exclu.

Roland Barthes, La chambre claire. Note sur la photographie, Gallimard/Le Seuil, p. 102.

David Farreny, 14 juin 2015
oublié

Ses feuillets manuscrits sont autant de papiers gras et de torche-culs qui jonchent désormais le petit coin de littérature où il s’est oublié. Qui va se dévouer pour passer derrière avec la pelle et le râteau ?

Éric Chevillard, « lundi 7 janvier 2016 », L’autofictif. 🔗

David Farreny, 7 mars 2016
forme

C’est un grand poète qui a su renouveler le genre en inventant, au moment où nul n’y croyait plus, une nouvelle forme d’illisibilité.

Éric Chevillard, « dimanche 23 décembre 2018 », L’autofictif. 🔗

David Farreny, 28 fév. 2024

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